Pour une poignée de dollars...[PV Aude]

Le matin arriva bien trop tôt au goût d’Ulrik. Le jeune homme se leva avec véhémence, s’habilla d’un jean, d’une chemise, et se coiffa d’un chapeaux beige, son préféré. Il sortit du bungalow aux environ d’une heure de l’après-midi. Il avait un boulot à effectuer. Les poches pleines de la came qu’il devait livrer, il enfourcha sa moto, tel un cheval, fit ronronner le moteur et démarra comme une trombe.

C’était Daniel Powter, un chanteur populaire anglais passant ses vacances à Island City qui voulait passer un bon moment en compagnie de quelques drogues actuellement très demandées. L’homme avait réussi à le contacter, il devait donc être un habitué du fait. Le chanteur, comme beaucoup, se trouvait à l’ hôtel Beaurivage, dans une des plus belles suites. Ulrik arriva après une demi-heure de trajet.

Il descendit de sa « monture » puis s’approcha de la façade du palace. De près comme de loin, il impressionnait son monde et sa beauté, extrême, représentait toute la magnificence de l’île. Ulrik entra, s’approcha du guichet principal et donna son nom d’emprunt à la réceptionniste. Cette dernière appela Powter, qui confirma que Stuart était convié dans sa chambre. Ulrik la remercia et monta dans l’ascenseur, au huitième étage et comme on lui avait dit, rentra dans la chambre 444.

Le chanteur lui ouvrit la porte avec un sourire et la referma à double tour.

Vous avez tout? questionna t-il immédiatement

Pour toute réponse, Ul lui jeta son paquet d’herbe à la figure. Powter le saisit, les yeux brillants devant l’objet de sa convoitise.

Mon fric.

Hum…Désolé, mais dans mon quartier, je ne paie jamais la première fois. C‘est de la douce, relax, je te filerai ton fric la prochaine fois.

La réaction fut vive. Ulrik le prit par le col, le plaqua contre le mur et répondit:

Si tu me files pas cet argent tout de suite, je te jure qu’il y aura pas de prochaines fois.

Je… D’accord, c’est compris…

Ulrik lâcha prise et Daniel Powter ouvrit un tiroir ou il chercha à tâtons. Il saisit alors une poignée imposante de billets de banques, tous bien verts.

C’est bon?

Ta gueule.

Ulrik sortit un son calibre de sa poche. Powter blêmit. Pour la dernière fois. Une balle lui troua le ventre et il tomba lentement, pour finir au sol. Ulrik portait des gants. Par conséquent, aucunes traces d‘ADN ne serait présente. La seule personne qui l‘avait vu monter dans la chambre allait elle aussi mourir dans quelques minutes. Il fouilla les poches de sa victime, en retira une carte bancaire, et fouilla dans le tiroir où il trouva encore une somme respectable de billets. Il fourra le tout dans sa poche.

J’aurais bien prit le temps de faire joujou avec ton corps mais je suis pressé.

Soudain, il entendit le bruit d’une serrure qu’on ouvre derrière lui. Il fit volte face, et se cacha dans une grande armoire derrière lui.

A peine levée qu'elle devait déjà se taper tout le sale boulot, à croire qu'il y avait marqué sur sa tête "allez y, elle n'a que ça à faire", mais justement, ce n'était pas le cas, loin de là!
Assise sur le siège conducteur de sa voiture, Aude fonçait à l'hôtel à toute allure, se foutant royalement de la limite ordonnée. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire? Elle n'avait d'ordre à recevoir de personne!
Eh oui, sur cette île, elle faisait un peu ce qu'elle voulait. Depuis le départ de ses parents sur le continent européen pour aller retrouver de la famille, mal en point, et aller régler quelques affaires assez importantes, c'était elle qui dirigeait le grand hôtel de l'île, et d'ailleurs, elle vivait désormais seule dans sa villa au bord de la mer, dans un coin reculé de l'île.
Donc, pour faire simple, elle faisait la police, et personne n'était assez important pour lui ordonner quoi que ce soit.
Pourtant, elle était loin d'être ce qu'on pouvait appeler un "dictateur" comme l'était parfois "l'autre", non, elle était de nature douce et calme, et on pouvait compter sur elle. Cependant, à l'exterieur, elle faisait de son mieux pour ne pas donner cette image d'elle. C'était une mauvaise idée que de croire qu'en étant toute gentille, on arriverait à garder l'ordre sur une île comme celle-ci. Ou alors, il fallait vraiment être stupide, mais, ce n'était pas son cas.
Aude se gara sur sa place reservée, et se dépécha de descendre de la voiture afin de pénetrer d'un pas assuré en l'enceinte du grand hôtel qui avait fait une certaine partie de la fortune de ses parents.
Elle regarda autour d'elle, d'un oeil inquisiteur et s'approcha rapidement de l'accueil. Sans attendre, elle parla avec force, mais maitrisant son calme tout de même.

- Je peux savoir pourquoi on m'a appelé? Qu'est-ce qui se passe ici?

Une jeune femme, surement un peu timide, qu'Aude venait d'embaucher pour s'occuper de l'accueil se tourna vers elle doucement et expliqua.

- A vrai dire, euh... nous vous avons appelé... parce que...
- On abrège sil vous plait, j'ai pas tout mon temps.
- Oui oui, en fait, il y a un client qui ne veut pas payer... et euh...

Un silence se fit, surement représentatif du regard que jetait la descendante des Keystone sur la jeune femme.
Elle était en réalité, à deux doigts d'exploser, mais... sa véritable personnalité refit surface, et sa voix se fit douce, et apaisante, changement assez surprenant vu la situation.


- Très bien, donnez moi la chambre et le nom, je m'en occupe.

Une minute plus tard, la jeune femme se trouvait dans le long couloir du deuxième étage, se dirigeant vers le coté V.I.P. Que le client soit un "vip" ne l'intimidait guère, elle en avait plutôt rien à faire oui! Il refusait de payer, et elle savait que ce n'était pas la première fois. Cependant, voilà, dans son hôtel, on obéissait aux règles, sinon quoi, on dégageait de là sans tarder.
Elle comprenait que la jeune nouvelle n'aie pas osé s'y rendre, les figures imposantes qui résidaient de ce coté de l'hôtel pouvaient justement inquiéter mais ce n'était pas le cas d'Aude.
Elle arriva devant la porte, s'apprétant à frapper, mais finalement se décida à être plus ferme, c'est-à-dire, à entrer directement. Tant pis, s'il était dans sa douche, elle n'en avait que faire. Elle ouvrit la porte rapidement et entra dans la grande pièce qu'était cette chambre aux allures chicss et mode.

C'est là qu'elle réprima un cri, sa main sur sa bouche. Ses yeux tournés vers le sol, ne cessaient d'observer un corps allongé au sol, tandis qu'une flaque rouge s'étirait tout autour. Elle sortit de sa stupeur et se précipita vers l'homme à terre, s'agenouillant à ses cotés. Il fallait faire quelque chose, elle constata une plaie au ventre et comprit de quoi il s'agissait. Elle posa son pouce sur le cou de l'homme, à un endroit très précis et ne sentit pas son pouls battre. Elle öta son gilet immédiatement, se replaça une mèche de cheveu et se pencha vers sa bouche pour écouter si'il y avait un souffle ou pas, tout en regardant si le ventre se soulevait, au moins rien qu'un peu.

Ulrik se trouvait dans l’armoire, sombre et poussiéreuse de sa victime lorsque Aude Keystone fit irruption dans la pièce. Les deux portes de l’objet ne se touchaient presque pas et un fin entrebâillement permettait au jeune homme de voir toute la scène à l’insu de la Directrice de l’Hôtel Beaurivage. Elle s’approcha du cadavre et tenta de tâter son pouls. Pour avoir des réflexes aussi immédiats sans paniquer, elle devait être médecin, secouriste, ou quelque chose dans ce goût là… Bizarre pour une femme qui apparaissait uniquement comme une gérante de palace.

Quoi qu’il en soit, Ulrik sortit une seconde fois son calibre. Il prendrait la jeune femme par surprise, lui tirerait une balle qui lui traverserait le corps puis irait ensuite occire la fille de l’accueil. Le plan se faisait clair dans l’esprit du Maffioso. Mais irréalisable. Pourquoi? Ulrik ne tuerait pas Aude. Sur cette île, les descendants des trois familles fondatrices étaient adoubés. Il savait que les enquêteurs concluraient l’affaire rapidement, concluant que le suspect ne pourrait être retrouvé si les seuls morts se trouvaient être un chanteur junkie et une réceptionniste. Mais si un Keystone mourrait, toute la ville serait en alerte et les meilleurs services sur le coup. En clair, la tuer représenterait une erreur stupide.

Ulrik remonta son foulard jusqu’à ce que celui cache son visage au niveau du nez, et baissa un peu son chapeau pour qu seuls ses yeux soient visibles. Il sortit alors de sa planque et braqua son arme sur la tempe de Aude.

Ne bouge pas ou tu risques de le regretter.

Toujours penchée, elle écoutait le souffle de l'homme et n'en trouva pas. Il fallait faire quelque chose, et vite. Chez elle, tant qu'on avait pas annoncé l'heure du decès, il fallait tout essayer pour sauver la personne. Elle se redressa, et avait dans l'idée d'appeler une ambulance, mais de toute évidence, elle ne le pourrait pas.
Et pour cause, un canon froid se fit sentir sur sa tempe et elle fut paralysée. Elle entendit ensuite une voix derrière elle et son coeur se mit à battre plus fort. Qu'est-ce qui se passait?
Elle posa son regard sur le corps à ses pieds... donc celui qui se trouvait derrière elle serait... ? Elle eut un frisson et se força à se calmer, puis regarda de nouveau le corps du client qui ne répondait plus à aucuns signes de vie. Il fallait faire quelque chose, et tout de suite.

- Je crois... que vous vous êtes mis dans de sales draps, laissez moi l'aider... si il est emmené rapidement à la clinique, tout ira bien.

Elle sentait un souffle dans son cou, ce qui la fit tressaillir. Le canon glaçé contre sa peau était une menace mortelle, et la jeune femme ne savait pas comment se sortir de cette situation. Elle pouvait toujours essayé de donner un coup en arrière, mais c'était risqué. Que ferait-elle ensuite? Elle n'allait pas se laisser faire en tout cas! Elle... n'avait pas le temps de mourir xD et d'ailleurs, il ne savait pas à qui il avait affaire, non pas que son nom était important, mais plutôt que son caractère ne la laisserait as crever comme ça, sans rien faire.

Ulrik écouta avec attention ce que disait Aude Keystone. Dire qu’il se soit fourré dans de sals draps lui semblaient exagérer, mais il ne put s’empêcher d’admirer la détermination de la jeune fille. Malgré la menace, elle restait calme, quelque chose que l’on pouvait lui reconnaître. Enfin, tout cela n’avait plus vraiment d’importance puisque dans quelques instants, le jeune homme allait se ruer vers la porte pour s’enfuir.

Soudain, une faille vint dans son plan d’exécution. Il était, sans doute à raison, sur et certains que la fille allait parler et que les autorités allaient rechercher un homme à sa signalisation. Un bon millier de détails restaient donc incertains et la possibilité de se faire attraper demeurait grande, malgré toutes ses précautions. Ulrik se devait d’employer la manière forte.

Le maffioso la prit par le col et sans qu’elle ait put faire le moindre mouvement, la conduisit dans la salle de bain. Elle se débattait. En vain. Il la jeta alors contre son gré dans la baignoire, et se servant de son avantage physique par rapport à la jeune femme, sortit de sa poche deux paires de fines menottes qu’il lui passa rapidement aux pieds et aux mains.

Ulrik troqua alors le pistolet pour un couteau à crans d’arrêts.

Tu ne me connais pas, du moins pas encore assez…

Une lueur démente dans les yeux, Stuart lécha l’arme de sa langue, répandant alors un flot de son propre sang par terre.

Fais un beau sourire…

En prononçant ses paroles, le fin liquide rouge s’échappa encore une fois de sa bouche. Sans s’en soucier, il caressa du poignard la joue de Aude, et celle-ci se teinta de rouge. Il l’observa alors, l’air plus fou que jamais.

On va bien s’amuser.

Enfin, il se fourra la main dans la bouche et dessina un grand sourire avec son sang sur le visage de la gérante.

Aaaaaaaaaaaaaaaaah! Mais c'était qui ce type??! Il était fou, il n'y avait pas à en douter!
Aude s'était fait surprendre et après qu'il se soit mis derrière elle, pointant un canon de revolver sur sa tempe, elle avait essayé de parlementer, sans succès.
Il l'avait emmené de force dans la salle de bain, mais elle n'allait pas se laisser faire. La jeune femme se débattit du mieux qu'elle le put, donnant des coups en arrière, mais rien n'y fit, il était beaucoup plus fort qu'elle. Il la jeta dans la baignoire et Aude se cogna la tête contre le rebord. Sonnant comme une dizaine de tambours, son crâne ne semblait pas du tout d'accord, et elle laissa échapper une grimace de douleur.
Elle voulut se redresser mais il n'allait pas la laisser faire, et à sa grande stupeur, puis frayeur, il l'attacha aux pieds et aux poignets avec des mennottes. Des menottes!! Non mais qui pouvait bien se balader avec des menottes sur lui? Elle ouvrit la bouche, prête à crier, mais les sons restèrent coincer dans sa gorge.
Elle était totalement paralysée, et son cerveau semblait s'être mis en mode "pause" tout seul, la laissant ainsi face à un fou furieux sans pouvoir réagir.
Au bout d'un moment, elle le vit se faire saigner lui même, et le ne put détacher son regard du sang qui coulait sur son menton. Mais... mais, il était cinglé! Completement frappé! Le pire, ce fut quand il se pencha pour essuyer son couteau sur sa joue. Aude frissona de terreur, et ne put plus respirer lorsqu'il dessina sur son visage ce qui semblait être un sourire... un sourire ensanglanté. Elle essaya alors d'articuler quelque chose, forçant son cerveau à reprendre contact.

- Laissez moi... je ne sais pas qui vous êtes mais... mais, ne me faites rien, je... je vous en prie.

Raaaah! Sa fierté en prenait un coup, et pas un petit. Elle tourna la tête, detestant cette situation honteuse où elle était alors vulnérable. Que pouvait-elle faire? Elle tentait en vain de bouger ses mains, mais cela ne faisait que lui faire mal. Elle n'avait pas de moyens de se défendre, aucuns, et encore moins de solutions pour se sortir de là.